05 septembre 2008

(Depeche) :Téléphones multimédias : quels usages pour quelle taxe ?

Par Nil Sanyas PCINpact - Jeudi 4 septembre, 18h11

On se souvient que, pressée par l’arrivée de l’iPhone en France, la Commission d’Albis avait, sur un coin de table, assimilé ces téléphones à des baladeurs MP3 pour justifier la taxation de tous les téléphones "évolués" et vendus sur le territoire. Dans le même temps, on promettait pour la fin 2008, après une étude, une adaptation éventuelle des montants en tenant compte des usages repérés par cette étude (voir les barèmes).

L'étude en question, confiée au cabinet CSA-TMO, est tombée entre nos mains. Portant sur les pratiques de copie sur téléphones mobiles multimédias, elle servira de document de travail à la Commission Copie privée (Albis) qui se réunira le 10 septembre prochain. On le voit : son impact peut avoir son importance, la Commission pouvant revoir sa copie au sujet de sa taxe sur les téléphones multimédias, en fonction de leur interprétation de l'étude en question.

Et alors que les magnétoscopes virtuels pourraient bien être taxés dans un futur plus ou moins proche – le sujet devrait quoi qu'il en soit être évoqué la semaine prochaine, Wizzgo peut trembler – l'étude du CSA-TMO révèle de nombreuses informations.

Basée sur une interview de 1040 personnes du 10 au 13 juin 2008, puis de 1005 autres personnes du 8 au 11 juillet 2008, cette étude a donc concerné 2045 personnes, dont 1064 femmes (52 %) et 981 hommes (48 %), âgés de 15 ans et plus, et aux professions et répartitions géographiques proportionnelles aux moyennes françaises.

Les téléphones servent surtout à... téléphoner

78 % des sondés avaient un ou plusieurs téléphones mobiles. Parmi les motivations de l'achat de l'appareil, si sa fonction téléphone arrive en toute logique en tête avec 74 % des réponses, ces dernières étant à choix multiples, la fonction baladeur (MP3/MP4) n'arrive qu'en troisième position avec 14 % des réponses, contre 32,5 % pour la fonction appareil photo. Cette petite portion d'usage sera-t-elle suffisante à justifier une extension de la taxe ?

Ces statistiques se reflètent d'ailleurs dans les réponses données à la question « Votre téléphone mobile permet-il d’écouter de la musique ou de regarder des vidéos ? » Eh bien, seulement 26 % d'entre eux ont répondu que leur appareil permettait d'écouter leurs chansons préférées.

Le sondage révèle d'ailleurs que parmi les personnes équipées d'un appareil "musical", 57,1 % n'ont qu'entre 1 et 49 fichiers audio dans leur téléphone, alors que 27 % n'en ont aucun ! Enfin, 9,5 % en ont entre 101 et 1000.

Quelle est la source de ces morceaux ?

L'échange entre téléphones serait a priori particulièrement important, avec 25 % de réponses positives, contre 58 % pour la copie d'un ordinateur au téléphone, et 13 % directement d'Internet au téléphone.

Quant à l'achat d'un téléphone multimédia dans les 12 prochains mois, si 28 % des interrogés ne sont pas concernés (car possédant déjà un tel appareil), seulement 7 % des sondés ont répondu « oui, certainement » ou « oui, probablement », tandis que 65 % ont répondu par la négative ou ne se sont pas prononcés.

Finalement, parmi l'intégralité du panel, combien achèteront un appareil multimédia, écouteront de la musique et/ou visionneront des vidéos ? 5 %. Cinq petits pour cent.

Les taxes sur les téléphones multimédias, accusés d'être équivalents à des baladeurs numériques, ne frapperont donc qu'une infime partie de la population, pour un usage relativement modéré qui plus est. Du moins, c'est à ce constat que pourrait arriver la Commission d'Albis, sauf à profiter d'une autre grille de lecture.

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