23 avril 2009

Les solutions et les alternatives au piratage des oeuvres protégées sur Internet

C'est un vaste sujet que celui que je m'apprête à traiter. Cependant loin d'être exhaustif, je veux juste faire un constat sur la situation actuelle et un état des lieux des solutions qui existent à l'heure actuelle.

La situation actuelle
Elle est pour le moins ambiguë. En effet, actuellement, un certain nombre (relativement important) d'œuvres protégées par les droits d'auteurs circulent sur Internet sans pour autant qu'il y ait rémunération des artistes qui en sont à l'origine. Les ayant-droits en sont conscients et essaient de leur coté de faire sorte qu'il puisse y avoir rémunération (de gré ou de force, nous allons voir plus loin). D'un autre coté, nous avons le marché des supports physiques (CD notamment) qui continue immanquablement de s'effondrer depuis 2003. De surcroît, celui-ci n'arrive pas à être compensé par l'accroissement régulier des ventes numériques en ligne. Encore d'un autre coté, il y a le consommateur, intervenant en bout de chaîne, ce dernier est obligé de subir ce que dicte le marché, donc ce que dicte les distributeurs. On peut comprendre aussi que le piratage vienne d'un sentiment de négation de cet état de fait. Attention, je ne cherche pas à excuser le piratage, mais le public toujours plus en proie à la consommation effrénée de culture (on le voit dans la fréquentation des concerts, ce qui au final devrait être une bonne chose) ne comprend pas que la culture devrait avoir le prix qu'elle a. Quelque part, il y a une remise en cause du système par une frange de cette population consommatrice, chose que les distributeurs de culture ne sont pas prêts à accepter.

Qui dicte quoi ?
Je serai tenté de poser la question différemment : "Qui fait le marché ?". En d'autres termes, "Où se trouve l'offre ?" et "Où se trouve la demande ?"
A la première question, la réponse est composite. En effet, l'offre est plutôt multi-canaux. A ceci, il faudrait aussi distinguer l'offre légale (Streaming, distributeurs, accords avec des opérateurs, etc...) et celle illégale (P2P, bitTorrent principalement). Concernant l'offre légale, elle est encore sous-représentée, l'accès aux catalogues pas toujours très simple. Aussi, les tarifs appliqués semblent aussi constituer un frein dont les distributeurs ont des difficultés à s'affranchir.

A votre avis, pourquoi tant d'internautes téléchargent illégalement ?
Parce que tout le monde le fait.
11,7 %
Parce qu'ils ne sont jamais punis.
4,2 %
Parce qu'ils trouvent que les disques et les DVD sont trop chers.
82,4 %
Parce qu'ils ne savent pas que c'est illégal.
1,7 %
source : 01net

Pour en finir avec le sujet de l'offre légale, le streaming (Deezer, Jamendo, lastFM, etc...) commence à faire des émules mais peinent à trouver un modèle économique efficace (notamment financé par la publicité) et remet en cause simplement la pérennité de leur activité, et ce malgré, je le rappelle, un engouement croissant de la part du public.
Pourtant, les solutions économiques existent (nous verrons cela plus loin).
En ce qui concerne "l'offre illégale", son avantage est bien entendu la richesse du catalogue et sa diversité. Il est ainsi possible de trouver aussi bien un chant de messe, que le dernier titre à la mode, mais aussi des logiciels, des documents, etc... Mais, il y a aussi l'accessibilité aux contenus. Il est particulièrement facile, une fois sur un logiciel de P2P d'aller chercher le contenu que l'on désire, un peu comme si l'on piochait dans un répertoire dans l'explorateur Windows. De l'avis même des distributeurs, le problème du piratage ne connaitra pas d'issue favorable (faut-il le dire, pour tout le monde) tant que la balance penchera en faveur de l'offre illégale.

Quid de "qui fait la demande ?". La réponse est simple, ce sont vous et moi, simples consommateurs de culture, qui en faisons partie. Il faut dire que ces dernières années, nous avons été tellement habitués à consommer de la culture dans tous les sens du terme et de n'importe quelle manière (la convergence des médias aidant). Il faut dire donc que les attentes du public pour les œuvres culturelles deviennent de plus en plus fortes. De ce principe, les distributeurs devraient être contents. Néanmoins, pour aller plus loin dans la description, la demande est composée de plusieurs segments du mélomane au consommateur occasionnel. Ces segments sont de différentes tailles et pour certains, les moins nombreux, l'offre actuelle est très nettement insatisfaisante. Pourtant ce n'est pas parce que l'offre n'existe pas, que la demande n'existe pas, non plus. Surtout que Internet aidant les gens à se regrouper, certaines minorités qui jusque là semblaient géographiquement invisibles peuvent devenir virtuellement visibles.

Quand on connait les attentes de chacun, normalement on devrait penser que dans le cadre d'un commerce normal, les gens paient ce qui leur semble normal de payer. Ça ressemble à une lapalissade, mais c'est loin d'être une évidence pour tout le monde. Dans le cas du commerce des œuvres culturelles, normalement tout le monde devrait y trouver son compte seulement ce n'est pas le cas, pourquoi alors ? Parce que les tensions sont nombreuses sur le marché et il existe aussi de très nombreux intervenants (producteurs, publicitaires, médias, etc...). Ce qui rend le marché de la musique opaque et rentable à faible échelle, pour chacun d'entre eux. Au final, c'est bien le consommateur qui paie l'addition, ou du moins tel est son sentiment en tout cas. On voit donc que la distribution est en position de force par rapport à la demande, ce qui, à mon avis, pour de la culture devrait être l'inverse.
L'inversion de cette tendance pourrait être illustrée par cette nouvelle tendance de la promotion par les internautes d'artistes peu connus jusqu'alors (Grégoire et Sliimy en sont les parfaits exemples), mais aux talents certains.

En ce sens, je pense que les majors cherchent tout simplement à conserver ce rapport de force en l'état, car c'est bien ce phénomène qui fait vendre, à coup sur.

Une période charnière
Nous vivons actuellement une période charnière, qui voit les anciens mode de distribution se transformé. Alors que, les ventes de supports physiques tendent à décliner, les ventes dématérialisées peinent à trouver leur public. Pourtant nous voyons clairement le besoin qui est de vendre sur Internet : la demande ne s'est jamais aussi bien portée.
D'ailleurs, on pourrait se demander si le piratage y est vraiment pour quelque chose dans le déclin des ventes physiques. Certains vont répondraient que oui, d'autres que non.
L'avantage de cette période de transition est qu'elle met les majors au pied du mur, obligés de relever de nouveaux défis, autres que ceux qui constituaient leur cœur de métier, c'est à dire produire et chercher de nouveaux artistes. Il leurs revient maintenant a eux de trouver de nouveaux moyens de faire vendre les artistes.
Je parle de la musique, mais le monde du cinéma est aussi concerné de la même façon par le problème, même si d'aventure, les solutions ne seraient pas les mêmes à mettre en place.

Il est franchement temps de réfléchir à de nouveaux modes de rémunération des artistes, qui puissent être en harmonie avec les désirs/exigences du public.

Les solutions

De mon point de vue, il me semble que la musique est un peu gérée comme des denrées au même titre que le pétrole, ou le blé. Mais il serait largement temps qu'elle soit gérée comme un grand supermarché, c'est à dire dans sa globalité. Je m'explique.
Avec le succès d'iTunes, la plateforme de téléchargement d'Apple, il est possible de dire que ce genre d'activité peut être rentable. Mais sous certaines conditions...
La première est la richesse du catalogue. En effet, plus le catalogue sera étoffé, plus il aura de chance d'attirer un public éclectique, ce qui constituerait un certain gage de succès. Parler de richesse de catalogue, c'est aussi parler de l'exploitation correcte de la théorie de la longue traine. Cette théorie met en œuvre l'exploitation non pas des "hits" faisant le plus gros volume de vente, mais bien des "bides", les oeuvres ayant fait eu un nombre de ventes physiques très modeste. Toujours selon cette théorie, le volume total des œuvres qualifiées de "modestes" est nettement supérieur au volume total des dix premiers hits ou blockbusters.
En second lieu, le prix. Il faut absolument démarquer le cout "physique" d'un titre du cout "virtuel". En effet, le public comprend mal, surtout dans le cadre d'albums connus et amplement distribués, que ces derniers coutent pratiquement aussi cher qu'en magasin. En ça, un tel mécanisme est loin d'être incitatif. Il ne faut certainement pas perdre de vue que les majors luttent contre le "gratuit". Mais je pense que si l'on retombait sur des prix de l'ordre de 0,40€-0,60€* le titre (seuil minimal de rentabilité), l'attrait s'en trouverait amélioré. Mais cela nécessiterait une politique économique courageuse, rigoureuse et rationnelle.

*toujours d'après l'étude de la traine.


Le troisième point et non des moindres, l'accessibilité et la visibilité des offres. En mon sens, ce point est particulièrement négligé par les distributeurs, même si il s'est amélioré ces dernières années avec l'abandon des DRM, par ex. Mais cette avancée ne fait pas tout. En effet, les logiciels de P2P sont de très bonnes plateformes, techniquement très abouties. Les plateformes de téléchargement légal sont quant à elles conditionnées par les opérateurs (FAI et distributeurs principalement), pas sur donc qu'elles soient vraiment sollicitées dans ces conditions.

On voit clairement que tous ces points ont pour seul objectif de faire pencher la balance du coté des ayant-droits, ce qui n'est d'emblée pas une mince affaire.

A coté de cette démonstration, on voit émerger des artistes qui s'affranchissent des maisons de disques (Nine Inch Nails, Radiohead, pour ne citer qu'eux) et qui se proposent de s'auto-promouvoir via le web. Mais ce mode est loin de faire l'unanimité.

Pour terminer
Le problème est loin d'être résolu, et ce n'est pas en opposant les artistes à leur public que les affaires vont s'arranger. Parce que si le public télécharge un petit peu, c'est aussi le même qui va aux concerts de ces mêmes artistes, qui faut-il le rappeler est un secteur de la profession qui subit le moins les affres de la crise actuelle, puisqu'elle connait une croissance certes légère, mais continue de la fréquentation, déjà depuis quelques années.
Par ailleurs, il ne fait aucun doute que le fait de légiférer sur le problème du piratage ne va pas ramener les internautes indélicats vers les bacs. De surcroit, si le téléchargement nuit aux plus gros vendeurs, il n'est pas évident qu'il nuise aux plus petits, puisque par définition, peu connus. C'est bien là, tout le paradoxe du problème qu'il convient d'étudier sous tous les angles.
Le projet de loi par conséquent s'inscrit de facto dans le mouvement du desiderata des majors, ce qui n'est pas forcément la meilleure des choses pour les clients. Vous me pardonnerez l'image, mais c'est un peu comme si un charretier à force de taper sur son ane, il finit par le voir partir. Une telle loi finira de consommer le divorce entre les artistes et le public, à quoi bon et dans quel intérêt surtout ?


A lire en complément : l'article du monde.fr en date du 20.04.2009

20 avril 2009

La citation du jour

"L'innovation systématique requiert la volonté de considérer le changement comme une opportunité."
Peter Drucker,
Théoricien de Marketing américain 1909-2005

17 avril 2009

La citation du jour

"La somme des intérêts particuliers aboutit à l'intérêt général."
Adam Smith,
philosophe anglais 1723-1790

Cette maxime est à méditer à propos, par exemple, du problème du piratage sur Internet. Elle n'est certes pas vérifiée dans toutes les situations, mais à titre général, il semble important de ne pas oublier que ce qui intéresse le plus grand nombre, doit prévaloir sur ce que voudrait les minorités et ce pour le bien de tous.

Les règles d'or du réseau social

En tant qu'utilisateur régulier de Facebook (cela pourrait être tout aussi bien Viadeo, Myspace, LinkedIn, etc...), je voudrai faire part d'un petit retour d'expérience, et compulser un peu ce que j'ai pu lire ici ou là.

Mes usages de Facebook
Quand j'ai commencé sur Facebook (que j'abrégerai par la suite FB), je me demandais franchement à quoi pouvait servir un portail comme celui-ci. Certes, j'en avais entendu parler un peu partout, mais je n'arrivais toujours pas à comprendre ce que les gens pouvait bien faire avec un tel système. A dire vrai, je n'en comprenais pas non plus la finalité à ce moment-là (y'en-a-t-il vraiment une ?).
C'était donc avec la plus grande curiosité que je m'étais inscrit sur FB. Je fus assez surpris de voir que bon nombre de personnes que je côtoyais au quotidien y étaient déjà présentes.
J'ai donc logiquement décidé de me les mettre en tant qu'ami(e)s dans mon profil.

J'ai appris par la suite à utiliser les différentes fonctionnalités qu'offrait FB, notamment par le biais de ses applications. Il est ainsi possible de "poker" quelqu'un (mot anglais pour dire "pousser"). Ici ce serait plus pour l'interpeller, lui signifier quelque chose. Il est possible de donner son humeur, ses états d'âme, de poster des photos, de prendre contact avec des gens qui ont les mêmes centres d'intérêt, de poster des critiques sur des films, des musiques, etc...
Il faut dire que le panel de ces applications est tellement important que ce post ne suffirait pas à en faire l'inventaire, si tant est qu'il puisse être exhaustif. Il faut expliquer que le développement de ces applications peut reposer sur le travail de développeurs particuliers, mais aussi sur celui des développeurs maisons.

Donc au fur et à mesure, j'ai appris à les utiliser, j'en ai conservé certaines que je trouvais intéressantes et détruites de mon profil, d'autres qui étaient, soit mal conçues, soit inopérantes, peu importe au final.

Mais si l'utilisation de FB se limitait à ça, le système serait plutôt inoffensif et indolore.

Les points intéressants
En réalité, l'intérêt de FB est de rester en contact avec les personnes que l'on désigne et que l'on estime être dignes d'intérêt. Ce sont souvent des amis, des proches, des collègues (anciens ou actuels), mais ils peuvent être d'autres natures (gens divers avec qui vous avez des centres d'intérêts communs dans tous les secteurs possibles et inimaginables). Ces personnes qui deviennent donc vos "amis", peuvent être au courant de tout ce que vous avez décidé de faire sur le site.
Ainsi, si vous mettez à jour votre profil, il y a une notification qui est publiée à destination de vos "amis". Même sanction, si vous décidez de mettre votre humeur, si vous utilisez une application, et ainsi de suite...
Il devient alors très vite possible de déterminer les affinités et les sensibilités de chacun et chacune, quand ce n'est pas d'autres choses. En réalité, quiconque qui me connait peut avoir accès à mes informations et inversement, je pourrais avoir accès aux siennes. Alors quand je fais quelque chose sur FB, je me pose toujours la question "Est-ce que ce serait vraiment ce dont je voudrais faire part à la planète ?". Parfois la réponse est oui, parfois non.

Un système à double tranchant
Avec FB, je sais tout de ce que mes "amis" veulent me faire savoir et réciproquement. Ils auraient accès à mes gouts musicaux, mes films préférés, les applications que j'utilise. Je le sais et j'en suis parfaitement conscient. C'est pourquoi, je m'abstiendrais de porter un jugement trop sévère sur l'un d'entre eux, par exemple.
On voit que le système peut être harmonieux, il peut, aussi, vite devenir "vicieux". Pour cela, je m'astreins à certaines règles :
  • tout d'abord, j'essaie de me conformer aux CGU (Conditions Générales d'Utilisation) de FB, c'est un minimum,
  • ensuite, j'évite tout commentaire ou remarque (trop) déplacé qui laisserait pensé que je puisse avoir de l'animosité envers quelqu'un ou un groupe,
  • et si par hasard, il devait y avoir des personnes que je ne supporterais pas, elles ne seraient tout simplement pas de mes "amies". Point barre.
  • Dans mes informations, je ne laisse apparaitre que les informations d'ordre publique qui pourraient être obtenues facilement sur Internet ou ailleurs ou bien, celles dont j'ai envie de faire part sans pour cela qu'elle puisse m'être préjudiciable à quel niveau que ce soit (professionnelle ou personnelle).
  • Si d'aventure, un de mes "contacts" s'amusait à vouloir mettre en ligne des informations (photos, article, remarque, etc...) de nature à compromettre, les précédentes règles, je lui ferai savoir rapidement, afin qu'il y remédie dans les plus brefs délais.
  • Je ne poste que très peu de photos personnelles ou de mon entourage sur mon profil FB, (pour cela j'utilise un autre outil qui me permet d'avoir plus de contrôle et mieux adapté, comme Flickr ou Picasaweb). Je privilégie des photos de lieux, d'animaux, mais aussi des personnes qui m'auraient donné leurs accords, par exemple. D'ailleurs, je ne poste pas de vidéos.
Vous me direz peut-être "Tout cela frise la parano !" et vous n'aurez pas tort. Tout du moins pas totalement. En ce moment, je suis très à l'affut d'histoires concernant les réseaux sociaux. Il faut dire, que la popularité de ces derniers aidant, les cas de litiges impliquant les individus à titre personnel se font de plus en plus fréquents, hélas.
Pour illustrer mon propos, je vous propose quelque cas de figure qui tendent à devenir des classiques :
  • des blâmes reçus par des employés qui auraient critiqués vertement leur emploi et/ou leur employeur/supérieur
  • des personnes pourtant compétentes sont refusées à l'embauche, car la DRH de leur futur employeur a pu constater certaines tendances non compatibles avec le futur poste (lire ici)
  • etc...
Je pense que le problème est que les gens ne font pas nécessairement la distinction de ce qui devrait rester de l'ordre du privé et de ce qui peut être de l'ordre publique. De même, certaines distinctions d'ordre hiérarchique se doivent d'être respectées aussi bien dans le virtuel que dans le monde réel, ainsi on est en droit de se demander "peut-on être l'ami de l'un de ses dirigeants ?". La réponse n'est pas forcément tranchée.

La cerise sur le gâteau
Il ne faut de surcroit pas perdre de vue, sa vie 2.0. En effet, la récente polémique sur FB concernant la destruction des profils en est la parfaite illustration. FB se gardait le droit de conserver les données renseignées sur les profils même si ce dernier devait être désactivé.
Dans ce cas, peut-être même que nous devrions réfléchir à deux fois avant de poster quoi que ce soit.

Pour terminer
Trop de personnes font encore trop souvent l'amalgame entre ce qui sont dans la vie réelle et ce qu'ils font dans la sphère virtuelle. Il ne faudrait jamais perdre de vue que tout ce que nous faisons sur ces sites sont conservés quelque part sur un serveur. Derrière la gratuité apparente de ce type de site, il ne faut pas oublier que ce sont les annonceurs qui financent les travaux de ce type de portail et qu'à ce titre, nous ne sommes que des têtes dont FB représente le plus simple moyen de les atteindre par le simple fait qu'elles soient réunies au même endroit.
Mais ça c'est un état de fait dont je m'accommode très bien... du moins pour le moment.

14 avril 2009

Mon courrier à M. Dionis du Séjour

"
Monsieur le député,

Tout d'abord merci d'avoir prêter attention à mon précédent courrier. je sais que dans un contexte chahuté et complexe à appréhender, il est toujours plus difficile de faire entendre sa voix et le simple fait que vous m'ayez répondu signifie que vous m'accordiez un tant soit peu d'importance et pour cela, je vous en remercie une nouvelle fois.

Je tiens aussi à saluer votre position, qui n'est pas foncièrement la mienne, mais qui a permis tout de même que le projet de loi "Création et Internet" ne puisse être adopté, hier après-midi à l'assemblée nationale.

Néanmoins, le fait que ce dernier puisse passer en seconde lecture ne doit pas nous faire oublier que le risque est certain, quasi majeur de voir réapparaître des modalités de contrôle de l'internet, peut-être même aussi le phénomène de double sanction, qui je sais, est un aspect de la future loi que vous reprouvez vertement, que sais-je d'autre ?

Je suis certain que le cas échéant vous ne voterez pas pour un projet qui en votre âme et conscience, ne se conforme pas à l'idée que vous vous faites du respect des droits d'auteurs sur Internet, et des moyens qui doivent être mis en œuvre pour y arriver. En cela, vous voudrez bien recevoir mes encouragements les plus fervents.

Internet doit rester un espace de liberté, mais doit devenir un espace soucieux des droits individuels, que ce soit pour les internautes ou bien pour les ayant-droits. De ce fait, je reste convaincu que la prévention et la sensibilisation doivent primer sur la répression et le déni des libertés individuelles. En ce sens, la présomption de culpabilité des internautes fautifs n'est pas acceptable.

Étant certain que mon courrier aura su attirer votre attention, veuillez, Monsieur le député, agréer mes plus sincères sentiments.

Arnaud LEPAGNEZ
"

Ce courrier fait suite à une réponse que j'ai reçu de la part de son assistant, le 02 avril 2009. A ce jour, la lettre ci-dessus n'a toujours pas reçu de réponse.

09 avril 2009

La résistance s'organise...

Je suis tombé un peu par hasard sur ce blog...

08 avril 2009

Petite image : metro...

Un grand merci à Information Architects qui a réalisé le plan suivant.
Il y aurait quelques remarques à faire, mais l'ensemble est relativement cohérent.

07 avril 2009

Une petite image

Ca se passe de commentaires... Merci beaucoup Geoffrey Dorne

L'après HADOPI...

Maintenant que la loi est sur le point d'être promulguée (reste encore son passage en commission mixte paritaire et peut-être en examen du conseil constitutionnel), quel est le choix des internautes notamment ceux qui ne téléchargent pas, ou ceux qui ont décidé de ne plus le faire ?

L'application de la loi en quelques mots
En effet, selon le projet de loi, en l'état actuel des choses (elles peuvent encore évoluées), les internautes n'ont d'autre choix que d'installer un logiciel, traceur de log sur leur ordinateur. En effet, ce mouchard (désolé, je n'ai pas d'autre mot pour définir un tel programme) représente à lui seul, l'unique moyen de prouver que l'on est redevable d'aucun acte répréhensible. Un tel logiciel sera par conséquent validé par la commission HADOPI qui sera garant donc du caractère recevable de sa log. Néanmoins, le flou le plus complet entoure cet outil : sera-t-il inter-opérable ? pourra-t-il être déployé sur toutes les plateformes ? Payant ou gratuit (gratuiciel) ? Conservation de la log pour quelle durée ? Mme Albanel et M Riester ont déjà répondu à certaines de ces questions. Personnellement, rien que de me faire à l'idée qu'un tel programme pourrait être installé sur mon ordinateur, me file un frisson orwellien. Je sais : la log ne sera communiquée qu'en cas de fraude avérée dans le cadre de ma défense. Mais quand même ...

Je choisi de ne pas installer le logiciel (pare-feu comme le dit Mme la ministre), quels sont les risques ?
Le risque est évident. Ma ligne risque d'être piratée ou détournée à mon insu. Dans ce cas, il m'est impossible de prouver que ce n'est pas moi qui n'est pas à l'origine du téléchargement indiqué ou un tiers. Mais normalement, comme presque tout le monde connecté en Wi-fi auprès de la box de son FAI adoré, cette connexion est cryptée soit en WEP (pas trop fiable), en WPA (mieux) ou en WPA2 (le top). A cette protection de connexion, je peux décider d'appliquer un filtarge des adresses MAC (identification comme l'adresse IP), ainsi seules les machines dont je connais la MAC ne pourraient se connecter à mon réseau. Cette protection devrait normalement suffire (je n'ai jamais entendu parler d'usurpation d'adresse MAC sur des réseaux Wi-fi), mais après tout cela devrait être tout aussi possible que de casser une clé WEP, en informatique mieux que partout ailleurs, il ne faut jamais jurer de rien et que rien n'est impossible.

Je suis soigneux, j'applique tous les filtres de ma box (rien ou presque rien ne passera)
Normalement, je suis à l'abri avec un tel parametrage.
Non pas vraiment en fait : le problème est tout autre et viendrait d'ailleurs : l'usurpation d'adresse IP, non pas auprès de ma box, mais bien venant de l'étranger. Des informaticiens américains ont déjà fait la preuve qu'il est possible de s'approprier des adresses IP tierces et ont même réussi à faire en sorte que ce soit un télécopieur qui soit soit repéré en train de télécharger ! Alors si un télécopieur peut être pris, pourquoi pas moi ? Après tout, personne n'est propriétaire réellement de son adresse IP.
Je sais la probabilité est relativement faible (selon, le protocole IPv4, l'adressage possible est de 4.3 mds d'adresses) soit pratiquement trois fois moins de chances que de gagner au loto, mais quand même le risque est bien réel.

En résumé
En bref, je suis coincé : soit je me procure le dit-logiciel certfié "HADOPI", soit je blinde à fond ma sécurité. Mais dans les deux cas, l'usurpation d'IP est toujours possible, quand bien même je serai dans le premier cas, je m'en sortirai avec une suspension d'un mois (car la contestation d'une sanction HADOPI n'est pas suspensive de cette dernière), et rien ne me dit que je ne me retrouverai pas encore dans ce cas une nouvelle fois.
Je n'ose imaginer ce qui ce passerait dans le deuxième cas, car non seulement si le téléchargement ne peut être contesté, il peut faire ensuite l'objet d'une procédure au civil sur une saisine des ayant-droit à l'encontre des internautes soi-disant fautifs. Les gens qui n'auront donc pas voulu ou qui n'auront pas pu s'installer le fameux sesame de Mme la ministre pourront aisément se retrouver dans ce deuxième cas de figure (frison, bis)
Ce n'est plus Orwellien, c'est carrément Cornélien !! Les internautes n'ont pas fini de se prendre la tête !
Techniquement nous sommes donc à la merci des ayant-droits, soit parce que nous avons réellement téléchargé (ce qui n'est pas bien !), soit parce que quelqu'un aura pu s'approprier votre IP... Je n'ose imaginer l'imbroglio...

Ne m'attendez pas, je vais aller résilier mon abonnement Internet ! :-)

03 avril 2009

Le chiffre du jour : 16

16 : c'est le nombre de députés présents dans l'hémicycle de l'assemblée nationale, lors du vote pour le projet de loi "création et internet", hier soir à 23h. Au total, ça fait quelques 526 députés absents. La représentation nationale est-elle vraiment assurée dans ces cas-là ?

02 avril 2009

Ma lettre à M. Riester

Intitulée sobrement "Contre la loi HADOPI"

"
Monsieur le député,

Vous n'êtes pas sans savoir que vous êtes actuellement en train de débattre sur un projet de loi qui doit façonner l'avenir de l'internet français.
D'abord, je m'affranchirai des remarques que vous avez certainement déjà entendues plusieurs fois, faisant état que cette loi est "liberticide", "inapplicable", 'inopérante", etc.. Les qualificatifs les plus péjoratifs peuvent de surcroît être utilisés pour la décrire.

Je vous écris pour vous faire part de ma consternation la plus profonde, quant à la façon dont a été géré la création du projet de loi. Ma question est la suivante : "Pouvez-vous décemment faire passer un projet de loi, qui n'a jamais fait participer les associations de consommateurs aux débats et sur sa mise en place ?". Je pense dans ce cas que ce défaut semble être en grande partie, à l'origine du malaise ressenti actuellement par les internautes. Moi, en tout cas, j'ai actuellement l'impression que cette loi, qui me touche directement en tant que consommateurs de culture, a été réalisée de manière unilatérale (société des ayant-droits), limite bilatérale (avec les FAI), mais certainement pas tripartite. D'où ma perplexité quant à la objectivité de ce projet de loi. En effet, pour moi, un projet de loi qui n'inclut pas une partie dans sa mise en place se fait forcément au détriment de cette dernière.
Pensez-vous donc réellement dans ce cas, que ce projet de loi soit juste, tout simplement ?

Je crois réellement en la culture française et en sa défense, mais je suis persuadé qu'il doit certainement exister d'autres moyens que de faire passer des millions d'internautes, pour des délinquants en puissance, surtout que la loi DADVSI avait déjà été promulguée en ce sens quelques années plus tôt. En outre, je reste persuadé que dans cet état de fait, il aurait fallut privilégier l'éducation des masses et les offres légales aux sanctions.

Aussi, il me semble que cette loi soit déjà dépassée avant même d'être promulguée. En effet, les pirates (comme Mme Albanel les nomme) auront tôt fait de proposer des solutions alternatives aux clients P2P usuels (cryptages, anonymat, etc...). Avec cette loi, le problème du piratage et de partage de fichiers (pour moi, ce sont bien deux choses distinctes) ne fait que de passer d'une zone de lumière à une zone de pénombre. Cette loi n'aura donc que d'effet pervers de punir ceux qui ne se seront pas renseigné sur des moyens protégés d'echange de fichier, autrement les internautes lambda, mais finalement certainement pas les gros poissons que vous semblez traquer.
Il est de toute façon pratiquement impossible d'empêcher les echanges de fichiers sur Internet, car ce sont là, les fondements même d'Internet. Autrement dit, si votre projet de loi vise à filtrer ces echanges, ce sera donc en totale contradiction avec le principe de neutralité des réseaux. De ce point de vue, votre projet de loi est une aberration.

Vous ne le savez peut-être pas mais ce que vous vous apprêtez à faire voter, dépasse le simple cadre de "cinq gus dans un garage", nous dépasse bien entendu, mais va surtout modeler et conditionner pour partie l'internet du futur, celui de nos enfants et l'usage que nous en ferons. Je trouve regrettable que quelque chose de si important, n'ait pas pris plus de concertation, plus de temps de réflexion.

J'en appelle donc à votre intelligence et votre sens de l'équité pour mettre un terme à ce débat et/ou reformuler votre projet.

Veuillez recevoir l'expression de mes sentiments des plus distingués.


Arnaud LEPAGNEZ
"

Tendances sur les sjuets HADOPI et LOPPSI