05 février 2009

(Depeche) : Un abonné sur trois en haut-débit est un pirate sans remords

Mais les deux autres tiers n'en ont pas plus

Ouh les vilains piratesDans une étude récente réalisée par Ovum, cabinet d'expertise, il semblerait qu'un tiers des abonnés au haut débit avoue avoir téléchargé des films ou des séries télévisées, en pleine conscience, sans que toutefois cette pratique ne leur donne des remords.

Cette enquête prouve bien que des millions de personnes pratiquent le piratage à travers le monde, par le biais de réseaux tels que BitTorrent, sans considérer que leur attitude a quelque chose de répréhensible. Le sondage d'Ovum qui s'est intéressé aux habitudes des internautes, concernant le téléchargement de vidéos exclusivement rendrait donc passible de retombées judiciaires un internaute sur trois.

La musique et les logiciels n'ont volontairement pas été prises en compte dans cette étude, ce qui pourrait faire monter bien sûr le nombre de contrevenants au respect du droit d'auteur. Toutefois, on peut aussi en dégager qu'une grande majorité des gens ne pratiquent pas le téléchargement illégal de vidéos. D'autre part, seuls 4 % des sondés ont avoué le pratiquer régulièrement. Mais surtout, parmi les deux tiers qui étaient interrogés et n'avaient pas pratiqué de piratage, cette attitude ne leur semblait pas non plus répréhensible.

Proposer une réel modèle économique

Ce décalage entre la perception morale du public et le statut juridique dans lequel le lobbying des majors tente de faire rentrer les internautes pose donc un réel problème sociétal. Malgré les efforts continus pour tenter de modifier l'attitude du public, sans beaucoup de succès, la campagne menée par les différents acteurs semble réellement vaine, puisque c'est dans l'esprit même des consommateurs qu'il faudrait intervenir.

Voilà bien qui illustre le propos de Patrick Bloche, député PS, qui revenait sur le projet de loi Création et Internet, et plus avant celui de DADVSI. Torrent Freak, qui évoque cette étude, semble d'ailleurs tomber d'accord avec les propos du députés PS, pour qui il est grand temps de rentrer dans un modèle économique viable. « Il faut poser le problème non de manière juridique, avec ces éléments de répression ou de dissuasion. Il est venu le temps de mettre en place les bases d’un modèle économique réellement distributif, y compris pour les revenus qui sont tirés des sites de téléchargements commerciaux », expliquait-il.

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