

Donc c'est officiel (puisque sur les machines) : Weave qui était donc dans le Mozilla Labs passe officiellement dans Firefox !
En légende : en haut à droite, l'ancien logo et en bas à droite, le nouveau logo du service
Un petit tour de l'actualité technologique et des NTIC avec quelques remarques...
du cabinet de consultants Tera, présentée mercredi 17 mars à Bruxelles, le téléchargement illégal de films, séries télévisées, musique et logiciels aurait déjà coûté 10 milliards d'euros de recettes et plus de 185 000 emplois, en 2008.
Les résultats de cette étude, approuvés par des syndicats d'employés, des organisations patronales de ces industries et la Chambre de commerce internationale, ont déjà suscité de nombreux commentaires. "L'argument que l'on peut nous opposer, est que cela ne concerne "que" 200 000 emplois environ, par rapport à 14 millions d'emplois du secteur, ce qui représente environ 1,5 %. C'est un constat et n'est pas maximaliste", souligne Patrice Geoffron, professeur d'économie à l'université Paris-Dauphine et directeur scientifique de l'étude.
Ces pertes sont à mettre en rapport avec le chiffre d'affaires du secteur, estimé en 2008 à 860 milliards d'euros, soit 6,9 % du PIB de l'Union européenne, et 14 millions d'emplois. Mais il faut noter que l'acception de l'"industrie créative" est large pour les auteurs de l'étude, incluant certes l'industrie musicale et cinématographique, mais aussi, les agences de publicité, les éditeurs de logiciels et les vendeurs de matériels, et même les transports qui en dépendent... "Il y avait jusqu'alors une définition, reconnue par la Commission européenne, qui avait tendance à limiter l'industrie créative au périmètre des industries culturelles. Nous nous sommes appuyés pour notre part sur la méthode de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, qui au lieu de regarder le cœur de l'activité, consiste à regarder l'écosystème des industries créatives", explique le professeur d'économie.
La première difficulté que pose une telle étude est l'évaluation des volumes du piratage. Compilant des données pour la musique, le cinéma et le logiciel, le rapport souligne notamment que le marché de la musique a baissé de 36 % à l'échelle européenne entre 2004 et 2008. Pour l'industrie du cinéma, Tera enregistre "une baisse de 57 millions d'entrées en cinq ans", quand "les ventes de DVD accusent une baisse de 14 %", entre 2004 et 2008.
DIAGNOSTICS CONTRADICTOIRES
A partir de ces volumes de piratage estimés, Tera établit à 9,9 milliards d'euros le manque à gagner au sein de l'Union européenne en 2008. Pour y parvenir, les consultants ont notamment établi, concernant la musique, "un lien de substitution" entre le piratage et la consommation de contenus légaux, de l'ordre de 10 %. Les taux sont plus variables concernant les productions cinématographiques et les séries télévisées. De nombreuses études ont tenté d'évaluer ce taux de substitution, variant souvent entre 0 % et 30 %. "Les études qui mettent en avant une neutralité, voire un effet positif du piratage, sont très minoritaires. Si l'on avait seulement la moyenne entre les différentes études qui évaluent le taux de substitution, nous aurions probablement atteint 10 %", assure M. Geoffron. Mais selon d'autres études, comme celle, désormais célèbre, des chercheurs Felix Oberholzer-Gee et Koleman Strumpf , les effets du piratage sur les ventes physiques seraient néanmoins "négligeables".
Comment en déduire, enfin, de supposées pertes d'emploi – 186 400, dont plus de 31 000 en France, en 2008 ? "Il est compliqué de traduire en emplois perdus, dans chaque pays d'Europe. Ce n'est pas parce que les Espagnols et les Italiens téléchargent le plus que c'est chez eux qu'il y a le plus d'emplois perdus. Cela n'a pas de sens, car les produits téléchargés viennent d'ailleurs", souligne Patrice Geoffron. C'est pourquoi les 740 millions d'euros de pertes dus au téléchargement illégal en 2008 en France doivent être pris avec précaution.
Le manque à gagner de l'industrie créative pour 2015, qui pourrait s'élever à 240 milliards d'euros et ferait perdre au secteur entre 611 000 et 1,2 million emplois, suscite aussi les interrogations. Dans l'hypothèse basse, Tera s'est basé sur les prévisions de l'industriel Cisco, selon lesquelles le peer-to-peer reste le vecteur dominant du téléchargement illégal. Le taux de croissance le plus élevé inclut de nouvelles techniques de piratage, comme le streaming, le téléchargement direct. "Nous avons voulu faire une sorte de stress test : la fourchette haute est maximaliste, et revendiquée comme telle", assure le directeur scientifique de l'étude, qui estime aussi qu'il est trop tôt pour évaluer l'efficacité de dispositifs comme Hadopi en France.
Ce 14 janvier 2010, l’Epitech, école d’informatique et de nouvelles technologies, faisait le bilan de son étude sur Hadopi
2. 1.499 personnes ont été interrogées dans le but de comprendre les
réactions et le comportement des Français à l’égard du téléchargement
illégal et de la sécurité informatique.
Ce qui ressort avant tout
de ce débat, c'est l’incohérence des résultats. En effet, 57% des
personnes interrogées pensent qu’il est normal d’interdire le
téléchargement illégal, 94% sont en faveur de la rémunération des
artistes et 80% comprennent que le piratage n'est pas bénéfique aux
chanteurs et autres cinéastes. Pourtant, 58% des personnes sondées
téléchargent illégalement et 24% quotidiennement. Il en est de même
pour ce qui est de la sécurité : 94% des individus savent que les
échanges laissent des traces sur le net, cependant, seuls 52% trouvent
cela inquiétant.
Comment expliquer ces chiffres ? Une loi mal
comprise ? Pas prise au sérieux ? Inapplicable ? Il semblerait que ce
soit tout cela à la fois. Pourtant, voila quelques mois qu’Hadopi
occupe les médias et les politiciens. De même, 90% des sondés pensent
changer leurs habitudes suite à l’adoption d’Hadopi par le
gouvernement. Les citoyens ne voient dans ces lois qu’une forme de
répression visant à remplir les caisses de l’Etat : selon eux, les
politiciens ne se donnent pas les moyens techniques d'appliquer cette
loi, pourtant de loin les plus importants lorsque l’on parle
d’informatique.
Pour ce qui est de la sécurité, il faut également
des moyens. Les adresses IP peuvent facilement être piratées et
utilisées à mauvais escient. De plus, rares sont les citoyens qui sont
capables de protéger efficacement leur ordinateur
en raison du coût des logiciels nécessaires, même si la sécurisation du
PC sera, avec la mise en place d'Hadopi, plus que préférable.
Le rapport souligne également le fait que l’on pourra toujours écouter de la musique et regarder des films gratuitement grâce aux sites de streaming. La pénalisation du téléchargement n’aura peut-être pas les conséquences voulues sur la vente de CD et de DVD.
Enfin,
le rapport émet une solution, moins prohibitive que de simples amendes
dont la visée n’est pas de faire réfléchir mais de faire peur : éduquer
la population, dispenser les connaissances informatiques de base et inculquer la valeur des œuvres, qu’elles soient littéraires, musicales ou cinématographiques.