22 janvier 2014

Les problèmes de l'Internet des objets

 Cela faisait longtemps que je n'avais pas poster sur ce blog. Et voilà un vrai sujet de fond. 

L'Internet des objets, qu'est ce que c'est ?
L'Internet des objets est l'espace d'Internet qui est dédié aux objets communicants entre eux et y ayant accès. Ces objets, on en a déjà en notre possession comme les smartphones ou les montres connectées. Mais le concept va bien plus loin : il s'agit d'appareils plus ou moins autonomes qui se connectent seul à Internet. Par exemple, les caméras de surveillance en connection constante et qui lance un email quand une activité est détectée. Dans le futur (pas si lointain), les frigidaires, les fours, l'électroménager en général seront capables d'aller sur Internet pour s'auto-commander des recharges ou des sacs pour aspirateur. Les pèse-personnes pourront communiquer avec une base de données  de diététique pour donner des conseils de nutrition ou bien faire des statistiques sur l'évolution de l'IMC des individus d'une famille. Déjà les téléviseurs vont chercher les programmes télé sur Internet. Tous ces appareils vont générer un trafic internet sans cesse plus important. On parle généralement d'un point d'inflexion ou le trafic des machines sera supérieur à celui générer par les humains. 

Et c'est grave ?
En soit, ce point n'est pas dramatique, mais il signera le commencement de la domination des machines dans notre quotidien.
A cela, il faut voir plusieurs problématiques.
① une problématique d'infrastructures
En effet, avec un trafic grandissant, les lignes classiques (en cuivre) ne suffiront peut-être plus pour accéder tranquillement au Net. Dis plus basiquement, la grosseur des tuyaux d'aujourd'hui ne suffiront plus pour pouvoir surfer dans de bonnes conditions. On peut d'ailleurs se demander si les offres triple/quadruple play des FAI seront encore en mesure de fonctionner correctement (en tout cas j'émets de sérieuses réserves sur les ADSL classiques)
 où sont stockées les données échangées ? Et pour quoi en faire ? 
Ben là c'est un gros mystère qui n'a rien d'agréable. En effet, on peut penser que les données générées par les appareils d'une marque soient "hébergées" dans des datacenters d'une compagnie assurant la prestation de la conservation des données. Tout de suite, on pense à Google ou Microsoft et leurs clouds, et je pense qu'il y a un véritable enjeu dans les années à venir. Je ne pense pas trop me tromper en disant que ce serait stupide de la part de grandes sociétés de ne pas se saisir de ces mines de renseignements. Tout ce qui est capable de renseigner sur nos habitudes est commercialement précieux. Du coup, tous ces objets agiraient un peu à leurs façons comme des mouchards à la solde de gros consortiums (nous verrons ce sujet dans le troisième point). 
Il faut aussi comprendre que le nombre de données générées va devenir énorme (pour ne pas dire colossal) et facilement dépasser le péta-octet et dans toutes ces données, certaines ne seront d'ailleurs peut être pas pertinentes. Bref, il est question de faire le tri entre ce qu'il "vaut le coup" et ce qu'il "ne vaut pas le coup". 
③ les problèmes d'éthique. 
Collecter des données posera également plusieurs questions:
✼les données générées par les objets et en l'occurrence leurs propriétaires en sont ils toujours les détenteurs officiels ? Pourront-ils en jouir comme bon leur semble ?
✼où s'arrête la sphère privée et où commence la sphère "publique", l'environnement des grandes sociétés ?
✼devra-t-on (ou pourra-t-on) collecter toutes les infos ou seulement une partie autorisable (statuant sur des données incollectables, réellement privées) ?
✼sera-t-on certain que la collecte des données ne concerne que des données clairement (et contractuellement) identifiées et pas plus ?
✼qui pourra garantir que ces données ne seront (ou ne pourront) pas être interceptées (ou utilisées) par un organisme tiers (hacker, service de renseignement, organisme gouvernemental) au dépens (ou à l'insu) des personnes qui en sont à l'origine ?
Cette dernière question pose les bases d'un quatrième axe de réflexion. 
④ quid du piratage
Qui dit connexion au Net, dit piratage et en fait rien ne laisse présager que les choses changeront. Déjà un frigidaire connecté s'est déjà fait hacké... No comment ! Et les dernières affaires de la NSA viennent quelque peu conforter cette idée. 

Pour conclure
Outre l'augmentation constante du trafic, on voit clairement que la problématique est loin d'être simple et fait intervenir plusieurs notions (droit, propriété intellectuelle, sphère privée). Par contre, ce qui est certain, c'est que cet Internet des objets connectés verra apparaître de nouveaux acteurs tant au niveau infrastructure (réseau et stockage), que hardware (matériel) ou bien software (application mobile ou PC). À ne pas s'y tromper, pourquoi pensez-vous que certains grands acteurs de la Silicon Valley rachete des start-up qui développent des solutions connectées (le dernier cas en date de Google qui rachète NEST) ? Car ce qu'elles ne pourront pas concevoir elles-mêmes, elles devront l'acquérir via ces dernières, sous peine de perdre une certaine avance en terme de part de marché. 

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